samedi 27 décembre 2008

... sensibilité au mot processus ...

Dans mon expérience assez fréquente, dès que le mot processus est mentionné devant des Directions Générales, il peut génèrer (statistiquement) des sentiments variés:



- dévalorisation: "Je suis DG, j'ai chez moi des gens pour faire, pourquoi me parler de cela à moi?..."
- sensation d'intrusion: "On vient me parler de la "cuisine" de mon entreprise, de mes façons de mener mes activités, de générer de la valeur, ..."
- utilisation abusive de la culpabilité: "Comme hier avec les concepts Qualité, on tente de me rendre coupable de ne pas bien manager les transversalités de mon organisation, de ne pas écouter suffisamment mes clients, ..."
- suspicion de vente subreptice: "On veut encore me vendre du conseil en organisation, en RH, en ... où bien, pire, me conseiller des concepts et produits informatiques..."

...et heureusement, dans quelques cas, des enthousiasmes, pour les rares entreprises qui ont fait des processus un aspect clé de leur vision.

Les Directions Générales considèrent que leurs vrais domaines (voir les programmes de formation visant cette catégorie) sont la Stratégie, la Finance, les Relation Humaines, le multiculturel, le Marketing, ... mais surement pas les Technologies de l'Information (souvent renvoyées au rang -2 ou -3 dans l'entreprise) ni l'Organisation !

Par quel discours, quel "storytelling" modifier cette perception?

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Sans vouloir refaire la belle histoire, l'idée est la suivante :

    1/ Les DG pensent que pour l'instant elles ont toujours su et savent piloter leurs entreprises et que personne n'a à leur apprendre comment faire autrement...

    2/ Les DG se sentent comme des "clés de voûte" d'une architecture gothique d'entreprise vouée à la divinité "impénétrable" qu'ils sont censés être et qui se tient largement au-dessus du petit peuple et des clers officiants (les grands prêtres, ou grand rabbins, etc..

    3/ Si on leur parle de transversalité portant sur la globalité de l'entreprise, ils se sentent personnellement menacés car, par principe et définition, ils sont les seuls à la matérialiser (clés de voûte. Cela permet souvent à de grands patrons un peu "joueurs" à régner sur leurs directeurs en "divisant" pour être les seuls à assurer la cohérence d'ensemble ...

    4/ S'ils se laissent convaincre qu'une certaine "délégation de leur mission personnelle de transversalité" est nécessaire,(par exemple parce que la Qualité le leur conseille), il ne sont pas prêts à "abandonner cette parcelle de leur pouvoir réel" à un tiers, sauf si celui-ci se trouve situé hiérarchiquement sous la responsabilité d'un de ses directeurs actuels.

    Au fond, les DG ne veulent pas mettre en oeuvre au sein de l'entreprise une véritable "séparation des pouvoirs" entre le vertical ( orienté vers l'intérêt de l'actionnaire et de l'entreprise vue comme un objet de valeur marchande en elle-même" et l'horisontal ( orienté vers les clients, le marché, vers l'intérêt de ceux pour qui elle représente une valeur "économique" et non "financière ou de pouvoir"...

    Ainsi va la condition humaine...

    HPS

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